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dimanche 15 mai 2011

Dimanche poétique # 76

Avant que vous comptiez dix

Avant que vous comptiez dix
tout change : le vent ôte
cette clarté des hautes
tiges de maïs,

pour la jeter ailleurs ;
elle vole, elle glisse
le long d'un précipice
vers une clarté-soeur

qui déjà, à son tour,
prise par ce jeu rude,
se déplace pour
d'autres altitudes.

Et comme caressée
la vaste surface reste
éblouie sous ces gestes
qui l'avaient peut-être formée.

Rainer Maria RILKE (1875-1926)

Pour les autres participations, faites comme les autres dimanches : le lien se trouve dans la colonne de droite.

2 commentaires:

Cagire a dit…

Un poème que j'aime lire et relire, tant il sonne vrai, et me pousse à la rêverie... Tout change, est-ce un bien est-ce un mal, au fond, peut-être que rien ne change vraiment, les choses se déplacent, un peu comme les vagues de la mer, semblables et différentes, mais toujours éblouissantes...

claudialucia ma librairie a dit…

Le changement de la nature sous l'effet de la lumière, du vent, des saisons...
Pourtant les romantiques ont chanté l'immuabilité de la nature par rapport à l'homme. Quant à la nature, son évolution ne se fait pas à l'échelle humaine.